TCA
Hanna-Ophélie Uzan - Levallois-Perret -
Les troubles du comportement alimentaire (TCA)
Ce sont des problèmes de santé mentale qui affectent la manière dont les individus pensent, ressentent et se comportent en relation avec la nourriture et leur corps.
Les TCA sont généralement caractérisés par des schémas de comportement alimentaire malsains, une préoccupation excessive à l'égard du poids corporel et de l'apparence, ainsi que des conséquences physiques et psychologiques négatives.
Ils touchent majoritairement les femmes. Ils sont l’expression d’un mal être. Il est très difficile de sortir de cette souffrance solitaire sans l’aide de spécialistes. Ils sont très difficiles à reconnaitre. Ce sont de véritable perturbations grave du comportement avec des répercussions négatives sur la santé physique et mentale qui s’expriment de plusieurs façons, s’associant parfois entre elles. Elles peuvent entrainer des carences ou mettre
la vie en danger.
Ces TCA démarrent très souvent par un régime anodin devenant obsessionnel secondaire, le plus souvent, à une mauvaise image de soi, à la tyrannie du paraitre. Les restrictions alimentaires deviennent de plus en plus importantes ou à l’origine de crises alimentaires .
Une prise en charge multidisciplinaire est alors nécessaire afin d’encadrer le mieux possible le patient atteint de TCA. La guérison demande souvent du temps et de la patience.
Les trois grands principaux tableaux cliniques
L’anorexie mentale (AM) est diagnostiquée dès la première consultation chez un professionnel de santé, un médecin généraliste ou un pédiatre, lors de l’anamnèse.
Elle est rarement diagnostiquée par le psychiatre.
Les critères cliniques sont : un comportement alimentaire restrictif, souvent une fille adolescente, une aménorrhée, une anorexie (peur de prendre du poids, d’être gros), un amaigrissement important (IMC<17,5 kg/m2), des troubles de l’image corporelle (impression d’être gros, pesées multiples quotidiennes, fixations dysmorphobiques ciblés), cassure au niveau de la courbe staturo-pondérale, un déni de la restriction alimentaire et de ses conséquences, une hyperactivité physique (corps sans matière grasse, corps sculpté, brulé un maximum de calories), une hyperactivité intellectuelle (hyperinvestissement scolaire en dépits d’autres activités), une conduite de purges (vomissements volontaires douloureux devenant habituels, usages de laxatifs, de diurétiques), une vie relationnelle perturbée (en perpétuel conflits ou mensonges familiaux et désinvestissement avec l’extérieur), l'absence de vie sexuelle refoulée psychiquement et mise à distance par les symptômes et ses conséquences .
La boulimie nerveuse (BN) se caractérise par la répétition, de plus d’une fois par semaine, sur plus de 3 mois, d’accès hyperphagiques d’après le DSM 5 ; Les facteurs déclenchants sont divers : émotions négatives, sentiment de solitude, de vide, de tristesse, de conflit.
Le déclenchement d’un accès hyperphagique conduit à l'ingestion d’un aliment ou de plus aliments considérés comme « interdits », sur un temps limité d’une quinzaine de minutes à 1 à 2 heures.
Au début de l'accès hyperphagique, il y’a un sentiment de plaisir et de soulagement. Puis la personne boulimique ressent de la culpabilité, du dégoût d'elle-même et un sentiment d'impuissance.
Après la crise d'hyperphagie, il résulte des comportements compensatoires avec un contrôle permanent du poids et/ou des ingestas. A l’examen physique, on note un faciès émacié, des os saillants, des formes féminines effacées, une disparation des caractères sexuelles secondaires.
Dans les cas les plus sévères, les ongles et les cheveux sont cassants, associés à une froideur des extrémités signant des troubles de la circulation sanguine. Il y’a aussi un trouble de l’image corporelle (insatisfaction corporelle importante, se perçoit plus grosse qu’une personne de même corpulence), une estime de soi excessive ciblée sur le poids et la perception de la silhouette, un sentiment de honte et de culpabilité.
L’hyperphagie boulimique (HB) se caractérise, contrairement à la boulimie, par l’absence de comportements de compensation amenant à un contrôle du poids ; les patients sont le plus souvent en surpoids ou en obésité. Cet « accès hyperphagique » porte une confusion entre le symptôme et le trouble alimentaire.
L’HB se diagnostique par des crises de boulimie plus d’une fois par semaine, pendant minimum 3 mois et sans compensation pour contrôler la prise de poids. La personne préfère manger seule afin d’avoir une plus grande liberté pour ingurgiter un nombre important d’aliments ; Elle mange très vite, n’a pas de satiété, s’arrête uniquement lors d’une sensation désagréable de distanciation abdominale. Les tentatives de régimes sont le plus souvent sans résultat opérées juste avant ce TCA. Il est exprimé une sensation de dégoût, de honte et de culpabilité comme pour la boulimie.